Endurance Passion 13
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Chronique d’une Sainté Lyon

Le lyonnais nous fait revivre les moments forts de son fantastique exploit.

Lisez plutôt comme si vous y étiez.

 

Samedi 4 novembre, 9H.

Je vérifie une ènième fois mon paquetage de survie pour aller affronter la froideur de la nuit stéphanoise : lampe frontale, piles de rechange, Camel bag, poche à eau protégée du gel, fruits secs, gants, bonnet, couverture de survie, téléphone portable …. Tout est là.

Direction la gare pour se rendre à Saint Etienne.

Dans le train, une grosse ration de couscous-pâtes, étape indispensable pour survivre à l’épreuve fatidique qui nous attend.

 

Samedi 13H.

Le ciel est bas et les premières gouttes commencent à tomber en gare de saint Etienne. Ça promet …

La frangine et mon neveu m’attendent à la gare.

Alors Romain, tu cours avec moi ? T’es fou la tête, j’suis gros comme papa  !!! Heureusement le beau frère n’est pas là.

 

Samedi 13H30

Ça y est, après un passage au palais des sports j’ai le dossard 697 entre les mains, retour chez la frangine, pour un essai de sieste avant la folle nuit. Peine perdue, trop d’excitation, je me relève au bout d’une demi-heure.

15 litres de thé plus tard, c’est 18H, l’heure des pates a sonné, et là mon neveu est prêt à m’accompagner.

 

20H :2 Passage à la salle de bain pour une couche de vaseline entre les doigts de pied et autres endroits sensibles de mon anatomie, lentilles sur les yeux opérationnelles, le guerrier est prêt au combat dans son armure de chevalier de la SaintéLyon.

 

21H : Arrivée au palais des sports, ou des centaines de coureurs essaient vainement une dernière sieste à même le sol dans l’attente du départ. L’excitation ambiante est extrême, les discussions vont bon train sur l’état du parcours et autres informations météo.

Je téléphone à Scoth l’américain, vous savez, celui qui s’est encore à peine remis de sa dernière rencontre avec notre Yéti au mont Puget. Certains EP13 le connaissent. Le gaillard est bien là, comme nous en avions discuté lors de sa visite à Marseille. Nous décidons de prendre le départ ensemble.

 

23H L’heure fatidique approche, tous les coureurs sont conviés à partir vers le départ au stade Geoffroy Guichard, lieu symbolique de la rivalité entre Lyon et Saint Etienne.

Nous attendons tous, sous la pluie, quelques 6000 égarés qui se demandent ce qu’ils sont venus faire ici …..

 

 

23H45 Départ des relais, ça y est presque.

 

Dimanche 5 novembre, 00h00

 

C’est parti !!! Enfin nous allons pouvoir libérer l’adrénaline.

Avec Scoth l’américain nous adoptons un départ prudent à 9-10 KM /H, les jambes sont toutes raides de cette attente interminable.

Traversée de Saint Etienne sous les hourra du public qui va pouvoir aller se coucher tranquille après tous ces encouragements.

Premières grosses montées pour gagner les hauteurs de la ville, tous les coureurs prudents les gravissent en marche rapide.

Nous quittons les dernières lueurs de la ville pour nous engager sur les sentiers recouverts de boue. La ronde des frontales s’étale sur des kilomètres, la beauté du spectacle nous fait frissonner.

 

La première moitié du parcours n’est que montées boueuses, bois sombres, glissades et chutes multiples.

Mon ami Scoth m’emboite le pas, nous serrons les dents en regardant le dénivelé qui s’accumule sur les GPS. Nous mangeons notre pain noir en silence.

Nous sautons les premiers ravitaillements, trop de monde, nous verrons aux suivants.

Nous arrivons au km 35. L’ami Scoth commence à faiblir. Après quelques rasades de thé au ravitaillement sous une tente chauffée, le retour à l’extérieur est terrible. L’ami Scoth n’y résiste pas, je suis obligé de l’abandonner, seul, face à mon destin.

Du haut des crêtes, nous apercevons les lueurs des villes au loin tout en bas, signe encourageant que la longue agonie sur les chemins boueux va bientôt se terminer.

Déterminé, les cuisses forgées par les longues séances de colline avec mon complice Yéti, je décide d’accélérer, je dois absolument rattraper la moyenne horaire bien entamée par toutes ces montées boueuses.

Les kilomètres défilent, je surveille la machine tel un mécanicien de formule 1, une gorgée d’eau, une pâte de fruit, je peaufine les réglages à l’écoute du moindre signe de faiblesse qui pourrait enrayer la mécanique tournant à plein régime.

Je n’ai pas revu Scoth, pourvu qu’il n’ait pas eu un coup de pompe fatidique.

7H : nous arrivons au lever du jour sur les hauteurs de Lyon. Tout le monde court dans un long silence collectif. Ne pas faiblir, il reste encore 25 km. Un regard au GPS, 8,4 km/H de vitesse moyenne depuis le départ. Pour l’instant les 7,9 de la dernière édition sont dépassés. Surtout ne pas faiblir. Il reste 2 grosses montées à risque pour le chronomètre. Elles sont avalées en marchant à 6Km/h, ça y est, l’objectif est atteignable. Ne pas faiblir !!!

L’interminable redescente vers les berges du Rhône est avalée à plus de 10km/H, ne pas faiblir !!!!

Arrivée 15km : je n’avais jamais trouvé les rives du Rhône aussi longues, ne pas faiblir !!!!! Arrivée 5 km : encore 9,5 km/H de vitesse instantanée sur le GPS, mon record personnel est à portée de lacets. Ne pas s’écrouler !!!!

 

8 H 31 : Entrée dans le palais des sports de Gerland sous les vivas de la foule, je peux enfin m’effondrer de fatigue et de plaisir. Les larmes ne sont pas loin, ne pleure pas guerrier …

Une nouvelle Sainté Lyon au palmarès je serre mon trophée, le graal, le tee-shirt de « finisher ».

La famille est là avec une petite cuillère pour ramasser les restes, je tremble de froid, je n’ai pas le courage d’attendre Scoth pour aller savourer au plus tôt une douche bouillante.

 

Une sieste et un bon repas plus tard, l’ami Scoth m’apprendra qu’il a lui aussi réussi à rallier l’arrivée, une belle aventure en commun.

 

Un jour, peut être, une délégation EP13 ???

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Commentaires: 13
  • #1

    fan club Francky (mardi, 06 décembre 2011 17:37)

    j'ai la larme à l'oeil, je suis subjugué ! vous imaginez la fée qui nous raconte sa saintféé Lyon ?

  • #2

    Madame Blonde (mardi, 06 décembre 2011 18:05)

    à Madame Brune : votre époux est sensationnel ! Quel courage, quel cran, quel endurance, quelle foulée, quelle plume... Et devant les fourneaux, il est bien aussi ?

  • #3

    L'intouchable (mardi, 06 décembre 2011 18:10)

    Il te reste un peu de poudre bleue ?

  • #4

    Madame Blonde (mercredi, 07 décembre 2011 08:15)

    Oups je corrige une ortografe défaillante : quelle endurance, bien sûr !

  • #5

    l'enquêteur (mercredi, 07 décembre 2011 09:14)

    Un jour, peut être, une délégation EP13 ???
    à la question du Lyonnais pourquoi personne ne répond ?

  • #6

    Gégé (mercredi, 07 décembre 2011 09:57)

    Un mot, un seul : R E S P E C T

  • #7

    LA VRAIE MADAME BRUN (mercredi, 07 décembre 2011 19:49)

    Il est grand temps que je révèle quelques aspects de la vraie personnalité de mon mari face à tous ces fantasmes et ces usurpateurs d'identité.
    D'abord, c'est un nègre qui a écrit son article. Il n'a jamais su écrire.Quant au cran, il m'a avoué avoir eu tellement peur du grand méchant loup que c'est pour cela qu'il a couru si vite.
    Je dois reconnaître qu'aux fourneaux,sa fondue est l'une des plus fameuses de tout le Jura.
    Pour le reste, je sais ce que vous attendez tous ...No comment !

  • #8

    L'emberlificoteur (mercredi, 07 décembre 2011 20:32)

    Le problème à vrai dire c'est qu'on est pas sur que ce soit la vraie madame Brun qui a écrit ce post et que du coup ce serait faux que le vrai rédacteur ne soit pas son mari lequel ne serait d'ailleurs pas le sien puisque ce n'est pas elle. Une seule solution pour être certain : goûter la fondue du Lyonnais.

  • #9

    AZIZ MBATHIE (mercredi, 07 décembre 2011 22:24)

    BRAVO, EPOUSTOUFLANT! YOU JUST DO IT

  • #10

    l'enquêteur à l'emberlificoteur (jeudi, 08 décembre 2011 09:41)

    Ne serais tu pas le vrai BHL au genou enflé ?

  • #11

    L'emberlificoteur (jeudi, 08 décembre 2011 09:52)

    Tout ce qu'on peut dire avec certitude c'est que le vrai BHL n'est pas un faux imposteur.

  • #12

    La fée (jeudi, 08 décembre 2011 10:18)

    Tu l'as dit Lambert !

  • #13

    Lambert (jeudi, 08 décembre 2011 13:30)

    et le faux BHL est il un vrai imposteur ?