Endurance Passion 13
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Les cent bornards

CENT KILOMETRES A PIED, CA USE, CA USE,

CENT KILOMETRES A PIED, CA USE LES SOULIERS...

Rassurez-vous, je ne viens pas vous faire le récit chronologique et soporifique de ma ballade millavoise, à la millième ligne vous cliqueriez pour prendre connaissance de vos derniers messages facedebouquiens.

 

Non, je viens vous livrer des images d'amitié, de rires, de souffrance, de sourires, de doute, d'espoir, de joie, de souffrance, de réconfort, de complicité, de soutien, de lassitude, d'humidité, d'humilité...

 

C'est, en vrac,

 

- le défilé des quelques mille cinq cents fondus d'ultras, mené au son de la fanfare municipale, rejoignant la ligne de départ le coeur battant à l'unisson,

 

- l'union du coureur avec son suiveur ou sa suiveuse au point de rendez-vous,

 

- les ravitaillements ravigotants dans les effluves et les saveurs mélangées du potage de légumes brûlant, des abricots secs, du fromage local, des mini sandwichs ingurgités avec avidité,

 

- mes gambettes martyrisées livrées aux mains expertes des jolies petites masseuses,

 

- le froid glacial qui me saisit quand je quitte la chaude salle de repos pour reprendre la route dans la nuit,

 

- la marche claudicante de quelques compagnons de voyage,

 

- le suiveur arrêté pour réparer sa machine,

 

- les cars qui ramènent au bercail ceux qui ont quitté prématurément la course, la mort dans l'âme, et qui cachent leur peine sous leurs couvertures de survie,

 

- mon haleine éclairée par la lampe frontale,

 

- mes cols de fémurs qui font des leurs et m'obligent à adopter une marche rapide,

 

- les photographes sous des toiles cirées,

 

- la barre de nuages que, dans l'obscurité, je prends pour le viaduc,

 

- Marco mains gelées crispées sur le guidon,

 

- encore lui qui met ses pas dans les miens pour gravir, vélo à la main, la côte-épouvantail de Tiergues,

 

- l'accueil de Véro et d'Elisabeth avec sourires et réconfort aux haltes-ravitos de Millau et de Saint-Affrique,

 

- l'homme de tête qui vient à ma rencontre et qui va gagner pour la troisième fois consécutive,

 

- Frankie fidèle compagnon de route que je vais croiser sur le chemin du retour et à qui je vais confier mon mal-être dans un souffle souffreteux,

 

- la certitude au soixante et onzième kilo que je vais atteindre mon objectif,

 

- la complicité si forte avec mon suiveur à chaque instant,

 

- les quelques larmes que j'essuie après la ligne d'arrivée.


Ce matin, au moment où les courbatures commencent à s'estomper, je sais que je reviendrai dans la capitale de la ganterie pour y user mes souliers.

 

Merci à vous Véro, Elisabeth, Marco et Frankie qui m'avez permis de concrétiser un rêve.

 

Gégé

 

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Commentaires: 12
  • #1

    La larme à l'oeil (lundi, 01 octobre 2012 14:12)

    Zut j'ai bien failli couler ! Me suis retenue de justesse..... Bravo à nos héros ! EP 13 trop puissant !

  • #2

    Mr Brun, nouveau membre de la confrérie des Saint Bernard (lundi, 01 octobre 2012 14:26)

    Qu'ajouter de plus au témoignage émouvant de Gégé. 100km, C'est un défi poutant personnel mais qui ne peut que se partager et se fondre dans des histoires à plusieurs.
    ça n'existe pas un coureur seul à Millau.

    Pour compléter la liste de GG, les 100km c'était :

    - La boule au ventre dans les 3 jours qui précède l'épreuve, sans savoir si c'estl'overdose de pâtes ou la peur de l'évennement.
    - Les 50 pauses pipis sur la route puis le panorama sur le viaduc en arrivant à Millau avec la première rafale de photos de Gégé.
    - La balade du vendredi dans Millau avec une petite heure de marche pour retouver notre voiture perdue.
    - Le soulagement du départ tant attendu dans les flonsflons de la fanfare.
    - La balade de la 1ere boucle du marathon en compagnie de Véro, Isa et nos compères de suiveurs à vélo qui nous ont fait oublier que nous avions commencé une course.
    - La pluie qui nous rattrape à Millau, et la solitude d'abandonner Gégé à ses masseuses pour continuer dans le froid avec mon tonton flingueur ( pardon, suiveur).
    - L'espoir vain, en teeshirt pendant 4 heures que la pluie va s'arrêter pour pouvoir se changer.
    - Le choc de croiser au viaduc les premiers qui reviennent et terminent la course quand nous en sommes seulement à la moitié.
    - Les dents serrées pour affronter les montées qui s'enchainent après le 50ème km.
    - Les blagues à 2 balles de mon tonton suiveur qui me tiennent compagnie pendant des heures.
    - Les dents qui claquent de froid au col avant de descendre sur Saint Affrique.
    - Les bons bols de soupe, le sourire des bénévoles, le coucou réconfortant d'Isa et véro et des vêtements secs à saint Affrique qui redonnent des jambes neuves.
    - Mon Gégé en larmes que je croise en train de descendre la fameuse côte de SaintAffrique quand j'en remonte. Séquence tendresse : un ptit bisou larmoyant et il reprend son chemin ( le pauvre, s'il savait tout ce qu'il va devoir remonter tout à l'heure ..).
    - Le ballet des vélos et coureurs à la nuit tombée , lucioles dans le silence des routes de campagne.
    - Les colonnes de plus en plus nombreuses de coureurs qui marchent.
    - Le retour par le viaduc de Millau illuminé, d'une élégance incroyable dans le silence de la nuit.
    - Le panneau 5km : ça y est c'est gagné.
    - Les plaisanteries échangées à l'arrivée avec les vainqueurs de l'épreuve qui comme nous n'ont que leur diplôme de centbornard et leur teeshirt souvenir.
    - L'attente au chaud à moitié endormi avec tous les copains EP13 dans la salle des fête avant les effusions à l'arrivée de GG.

    Voilà, c'est un peu tout ça Millau, il faut y goûter une fois pour comprendre pourquoi tant de coureurs y reviennent chaque année.
    Merci à tous pour vos encouragements, mails et autres textos qui nous ont gonflé à bloc.
    Le club est maintenant contaminé et le virus va certainement se propager et faire d'autres victimes dès l'an prochain c'est sûr.

  • #3

    La côte de Tiergues (lundi, 01 octobre 2012 14:58)

    Je les ai vu arriver de loin, sûr de mon pourcentage invincible. Mais j'ai dû rendre les armes. Trop courageux ces EPtreizistes. Il a fallu que je m'incline.

  • #4

    Solange (lundi, 01 octobre 2012 16:11)

    Ben mon Arlette, t'as vu comme ils sont forts ces p'tits gars ? Moi j'étais restée au jeu des 1000 bornes, je savais pas qu'une version light était née !

  • #5

    Arlette (lundi, 01 octobre 2012 16:15)

    Ha ça ! Ce sont des héros internationaux, dignes des JO. Et puis leur plume, leurs phrases simples et délicates, remplies d'émotion contenue, leurs bien pesés... Ca nous change du BHL, pas vrai Solange ?

  • #6

    Le jeu de 100 bornes (lundi, 01 octobre 2012 16:30)

    Zut, on a oublié de mettre les stops et les feux rouges dans la nouvelle version.

  • #7

    BHL (lundi, 01 octobre 2012 16:58)

    Je dois bien dire en effet que de ce périlleux voyage introspectif vers leur propre inconnu, nos deux amis sont revenus auréolés de la profondeur simple et de la sage humilité qu'on ne trouve habituellement que chez les saints. Ce serait bien, pour elle comme pour nous, qu'Arlette participe à la prochaine édition.

  • #8

    le suiveur (lundi, 01 octobre 2012 17:08)

    Malgré le froid, la pluie et la souffrance ils y ont toujours cru sans jamais se plaindre. Ils ont des jambes mais aussi un mental digne des plus grands.
    Quel privilège de pouvoir partager ces moments-là avec eux ! J'espère pouvoir les vivre encore avec nombre d'entre vous ces prochaines années. Je ne sais pas si vous en êtes d'accord mais un 100 kms doit être célébré comme il se doit. Je laisse les deux héros fixer la date pour trinquer.
    Dernier point que je ne pouvais passer sous silence, et que GG, par pudeur et modestie a gardé de vous dévoiler : il a couru le dernier kilomètre à plus de 15 kms/h, pro di gieux!

  • #9

    le correcteur (lundi, 01 octobre 2012 17:27)

    il n'existe point d'Elisabeth, il s'agissait de Mme BRUN, prénommée Isabelle épouse de Francky le lyonnais.

  • #10

    L'Arlesienne. (lundi, 01 octobre 2012 22:47)

    Que d'émotions en vous lisant ...Un moment de partage, de souffrance, mais KL Joie... Je revis à ma toute petite échelle vos sensations !!! C vrai qu'à 75 kms on est au bout mais on sait qu'on va aller au bout ...Bravo Bravo. Et dans le froid et la pluie en plus et en 13 et 15 H : KL exploit....Une fois de plus je suis EDIFIEE...

  • #11

    Kinette (vendredi, 05 octobre 2012 22:51)

    Mille bravo admiratifs !! ça donne envie...

  • #12

    Le Tonton ...suiveur (jeudi, 11 octobre 2012 09:57)

    Depuis que je suis à la retraite, avec mon "lounge car" tout déplacement devient un séjour.
    Parti du vendredi 27/10 au samedi 6/10 pour soutenir mon vétérant de neveu. Francky m'a impressionné ds la monté aprés St Affrique.C'était le seul à courrir. Moi j'attendais ls ravitaillements avec impatience, mais mon Francky les dédaignait avec arrogance. Aprés mes arrêts d'une duréee réduite au minimun syndical, j'avais du mal à reconquérir la distance perdue. J'ai même failli rebrousser chemin pensant l'avoir louper tellement l'avance me paraissait importante.
    Bravo aux Cenbornards!!!